dimanche 14 avril 2013

Movie Buff #4 - Dead Man Down





Voilà un film qui était potentiellement beau sur le papier. New-York, des gangsters qui se livrent une guerre sans merci, une jeune femme défigurée en quête de justice, un infiltré... Sur le papier, oui. 
Malheureusement le film souffre d'un scénario archi-convenu (meurtre d'une famille et revanche d'un seul homme) et qui part dans de mauvaises directions. Ainsi, Béatrice, le soi-disant monstre, comme la surnomme les gamins de son quartier, est à peine défigurée. Franchement. Quelques cicatrices sur le visage et une oreille qui saigne un peu, on a vu pire. 



Oh mon Dieu je suis atrocement mutiléé!

En plus elle s'est fait ses trois balafres dans un accident de voiture. Hum. Là on rêve d'une idée plus osée, telle une agression ou un viol qui l'aurait laissée bien plus amochée et pourrait motiver son obsession à TUER celui qui lui a "détruit le visage". Non pas que je considère que les accidents avec délit de fuite ne soient pas traumatisants et violents, mais en l'occurrence ça ne fonctionne guère avec le côté polar noir et nerveux que le film veut se donner. Enfin je pense. 
Et puis une agression qui défigure et donne la rage au ventre n'est pas le pire poncif qui soit! Pourquoi passer à côté, se refuser à ouvrir cette brèche, alors que le scénario use allègrement de pauvres immigrés qui n'ont pas eu de chance vu qu'ils se sont fait décimer par des méchants mais qu'un des leurs a survécu et passe d'ingénieur papa-poule à tueur sur-entraîné. Bref, nous sommes en présence d'un scénar bancal ma chère lectrice.


Colin il est pas content là.

Et que dire, que dire du final boosté à la testostérone qui a la finesse d'un Die Hard? Mis à part que... Il a la finesse d'un Die Hard. On est loin de la subtilité, du nerf et de la capacité à oser d'un James Gray, par exemple.
Reste que Noomi rapace est fabuleuse, comme d'habitude. Elle hypnotise, elle est juste, elle est magnifique malgré ses marques. Est-ce peut-être un peu pour ça qu'on a autant de mal à la trouver atrocement mutilée? NAN. Elle est trop "joliment" mutilée, c'est ça le problème.


La belle Noomi

Reste aussi que Colin Farrell s'aquite très bien de son rôle caricatural et nous montre à quel point il est ténébreux, nerveux et bien gaulé. Hâte de le voir dans un James Gray, quoi.


Le beau Colin

La bonne surprise vient d'Isabelle Huppert, parfaite en mère française un brin excentrique et un brin sourde. On voit qu'elle s'éclate profondément à susurrer ses répliques françaises à une Noomi pas vraiment fluent. Et ce plaisir est, je dois dire, communicatif. Mais du coup cette légèreté jure atrocement avec le reste du film. Qu'importe, c'est peut être ce qu'il y a de plus réussi.




Isabelle Huppert et Noomi Rapace



Dead Man Down de Niels Arden Oplev, avec Noomi Rapace, Colin Farrell, Dominic Cooper (parfait en petite frappe d'ailleurs), Isabelle Huppert. Sortie française le 3 avril dernier.


***


Here's a movie which was potentially a dream movie: gangs of NYC at war, a revenge-seeking scarfaced lady, a guy who's infiltrating a gang... Yeah, dream on.
Unfortunately, the script is way too cliché (slaughter of a family and revenge of a loner) and  quite unconvincing . Thus, Béatrice, the so-called monster (as neighborhood kids name her), is barely disfigured. Honest. A few scars on one side of her face and a bleeding ear. No big deal! 
We learn she was involved in a car accident. A car accident? Come on! Wouldn't an attack or rape be more powerful? It would have let her more beat up and could justify her thirst for killing the man who "destroyed" her face. Let me be clear here: I don't think car accident-related injuries are trivial, but I do think this idea is too "weak" for the "film  noir" purpose of the film.
Moreover, an attack that disfigures a woman and infuriates her is not the worse commonplace that is. Why not going for it when the script deals with poor-immigrants-who-got-unlucky-and-ended-up-slaughtered-by-villains? I declare this script shaky, my dear.
And what can I say about the last part of the movie, except that it's filled with testoterone and has the subtelty of a Die Hard flick? Let's see... It is filled with testosterone and has the subtlety of a Die Hard flick. We're miles away from one James Gray here.
 Nevertheless, Noomi Rapace is fabulous, as she always is. She mesmerizes the audience, she's perfect and beautiful in spite of her scars. Maybe that's the reason why one finds it so difficult to see her as disfigured? No it's not. It's just that she's "prettily" disfigured. That's the problem.
As for Colin Farrell, he is totally convncing in his caricatured part and shows off how saturnine, nervous and handsome he can be. I'd love to see him in a James Gray movie...
What comes as a good surprise is Isabelle Huppert's performance. She plays Beatrice's excentric deaf mother. Her pleasure to tell her lines in French to a non-fluent Noomi is contagious. Even if this lightness doesn't quite fit with the rest of the film. 
Well, the hell with these considerations, Huppert's scenes may be the most pleasant moments in Dead Man Down.



Dead Man Down by Niels Arden Oplev, starring Noomi Rapace, Colin Farrell, Dominic Cooper (a great young thug), Isabelle Huppert.

mercredi 10 avril 2013

Commuters





 Chère lectrice,

Je viens de découvrir un Tumblr passionnant. Il s'agit de "Commuters", dans lequel la photographe Rebecca Davis  se plaît à prendre en photo de petits instantanés dans les transports en commun new-yorkais. On y voit ces "usagers", ces gens qui comme toi et moi qui passent de longs moments de leur vie dans le métro, le tram, le train, le ferry et j'en passe. Si tu es comme moi, tu es souvent fascinée par ces anonymes, tu les regardes rire, parler entre eux, manger, dormir ou bavasser au téléphone. Tu détailles leurs tenues et leur imagines une biographie, bref, tu te repais de ces scènes ordinaires. 



 La force de "Commuters" est de nous servir sur un plateau toutes ces tranches de vie de façon hyper naturelle (les gens qui dorment sont géniaux) tout en en révélant l'intrinsèque poésie.




Il y a tout de même une question qui me trotte dans la tête: les photos sont-elles mises en scène ou la photographe arrive-t-elle à capturer les visages de façon "mercenaire"? Et le cas échéant, comment sort-elle vivante du métro sans se faire écharper par des usagers énervés de se voir ainsi scrutés?




Va donc vite voir ce Tumblr, parcours les 16 pages et fais-toi une idée, puis repasse par ici pour me donner ton sentiment, s'il te plaît.

Bises à toi lectrice.



***

Dear reader,

I've just come accross a fascinating Tumblr. In "Commuters", the photographer Rebecca Davis takes snapshots of New-York commuters during their daily outward and return trips.
 If you're like me, you'd often find yourself watching your fellow commuters laugh, chat, eat, sleep or blather on the phone. You'd look at their outfits and imagine a life for them. In other words, you'd feed on these trivial moments.
What I find powerful about "Commuters" is that it gives us all these "slices of life" in a very realistic way (I love pictures of sleeping people, they are genius) while enabling us to feel their utter poetry.
 But I wonder: are commuters "directed" like actors or does the photographer manage to take candid pictures of them in a "mercenary" kind of way? If so, how does she escapes from angry commuters unhappy to be stared at? :D
Please check this Tumblr out, read the 16 pages and ponder on this. Then come back here and tell me how you feel about Davis's work. Please do.
Kisses.


© Toutes les photographies ci-dessus sont la propriété de newyorkunderground.tumblr.com by Rebecca Davis.
© All the photographs above are courtesy of newyorkunderground.tumblr.com by Rebecca Davis