Quand tu tombes, ne regarde pas le sol, regarde où tu t'es cogné...
Je vais regarder où je me suis cognée. Enfin. Parce que je ne
cesse de tomber et de me relever, puis de courir à nouveau dans la même
direction sans même regarder mes égratignures. Si bien que j'ai mal
partout mais que je ne sais pas d'où ça vient.
Ça
vient d'un chagrin d'amour, tout simplement. De l'impossibilité
d'accepter la fin d'une histoire. De l'impossibilité d'oublier un homme
et du refus d'accepter qu'il sorte de ma vie. Du refus catégorique et
désespéré de ne vivre qu'avec des souvenirs de lui. Je l'ai aimé très
fort, et je l'aime encore très fort. Mais tout est fini, et à dire vrai
rien n'a jamais existé. Parce que nos attentes n'étaient pas les mêmes.
Lui, cet Aimé, a joué franc jeu dès le début. Ne m'a jamais rien caché
de son penchant pour les femmes et de la barrière infranchissable
que constituait notre différence d'âge. Barrière infranchissable pour
vivre une véritable histoire d'amour, s'entend. Ce que moi j'ai toujours
voulu, même si j'ai accepté le "pacte". J'espérais le transformer,
j'espérais qu'il entrevoie avec moi ce qu'aucune ne lui avait fait
entrevoir. C'était sans compter son avis à LUI. Sa personnalité à LUI.
Ses envies, sa vie. Et tout cela m'est revenu en pleine face dix fois,
vingt fois, mille fois. Mais j'ai persisté comme une folle, couru après
lui comme une dératée et dix fois, vingt fois, mille fois je suis
tombée. Il est temps de m'asseoir et d'examiner mes bosses
afin d'en tirer quelque enseignement. Je vais m'y employer de toutes mes
forces. "Un jour cette douleur te servira", disait Ovide. Je l'espère
de tout mon coeur.
I'm
finally gonna check where I hurt myself. The truth is that I keep
falling, getting up and resume running without casting a single
look at my scratches. So I hurt without knowing where the pain comes
from. It comes from a heartbreak, that's as simple as that. It
comes from my unability to face the end of this story. From my unability
to forget a man and to accept that he has stepped out of my life. From
my desperate refusing to go on living with nothing but memories. I have loved him so much, and I still do. But it's all over now, and
to tell the truth, nothing ever existed. We were not looking for the
same things.
My
Beloved never hid his passion for women, or his unwillingness to live a
true love story with me because I was so much younger than him. But I
wanted to live a true love story with him, no matter what, so I accepted the "deal". I
hoped he would change his mind, I hoped I could change him and make him
see what no women had ever made him see. But it wasn't his mind, his
personality, his desires & life. I hoped I could turn him into what I
wanted him to be. And I bumped against a wall a hundred, a thousand
times. But I kept on trying, chasing him like a madwoman and I fell a
hundred, a thousand times. Now it's time for me to sit down, lick my
wounds carefully and learn something from them. I will try my best to do
so. Ovid said "One day, this pain will be useful to you". I really do hope so.
Texte écrit en juin 2010